Tarek Burgan

طارق برقان


English

“ When I tell whomever that I’m Syrian or an Arab, their first reaction is to not believe me (many say I look much more Irish). When I say that my name is Tarek, it creates doubt. The idea of what an Arab should look like is often of someone with dark-skin, black hair, a beard, etc. Yes, of course we find these traits in many Arabs, but many do not fit this mould either. Same thing goes for my mother who actually looks kind of Russian, even if our entire known lineage is of Arab descent. In short, I find the way in which Arabs are portrayed (especially in the media) really lacks diversity at times.

Presently, I’m working in a Middle Eastern restaurant and it has become redundant to always have to say: “yes, I know, I don’t look like an Arab”, and this happens as much with Quebecers as with Arabs. It is rather peculiar that even Arabs have trouble seeing me as one of their own. I like to think it’s because I grew up here and that my manners and my ways of speaking and thinking have more of a North American flavour.

My identity has evolved with the lucidity and maturity that comes with age. I am more aware of my surroundings: the news, the middle-eastern world. I find it increasingly important to learn more about my ancestors, the history of my parents and their customs. My parents often talked about family and customs at home – and still do today – but it is only recently that I actually started to assimilate the richness of my family’s story. My parents probably knew that by settling in Canada, I would gain great experience, exposure, education and freedom, but that I would lose a little of my roots and cultures. This is expected generally. I’m still very glad that they made that decision given all the benefits I have reaped over the years. I can proudly say I am an Arab-Quebecer Canadian.

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My relationship with my parents didn’t change since the events in Syria. We came to Canada from Saudi Arabia when I was very young, at three and a half years old. So I’m fundamentally Canadian with Syrian (my mother) and Jordanian (my father) roots. My mother and her family left Syria in 1967 and she has no close family ties there. The current situation therefore has no direct impact on her, but of course still affects her enormously. My family in general is very saddened by what his happening in Syria. It’s an incredible country and the people are amazingly generous, as would say any person who had the opportunity to visit Syria. At home, the discussions about culture and politics of the Arab world have always had a prominent place. So all that has changed given the current crisis is that we talk about these events even more.

The message I would like to share is a simple one: to listen to each other and drop basic assumptions about people, their looks and cultures. The world has its history. We are all different, but at the same time much more alike than we think. ”

- Tarek Burgan

Français

« Quand je dis à qui que se soit que je suis Syrien ou bien Arabe, leur première réaction est de ne pas me croire (j’ai plus l’air d’un Irlandais selon plusieurs). Quand je dis que mon nom est Tarek, ça sème le doute. La conception de ce qu’a l’air un Arabe est généralement quelqu’un à la peau foncée, basanée, aux cheveux noirs, avec une barbe, etc. Oui, on retrouve évidement ces traits chez beaucoup d’Arabes, mais beaucoup ne rentrent pas dans le moule non plus. Même chose pour ma mère qui a franchement l’air russe, même si toute notre généalogie connue est arabe. Bref, je crois que la façon dont sont dépeints les Arabes (surtout du côté des médias) manque cruellement de diversité par moments.

Je travaille présentement dans un restaurant arabe et c’est devenu redondant de toujours devoir dire « oui, je sais, je n’ai pas l’air arabe » et ceci autant avec les Québécois que les Arabes que je sers. C’est d’ailleurs assez particulier que même les Arabes aient de la difficulté à me voir comme un des leurs. J’aime me dire que c’est dû au fait que j’ai grandi ici et que ma façon d’agir, de parler et de penser est plutôt à la sauce nord-américaine.

Mon identité a évolué avec la lucidité et la maturité qui viennent avec l’âge. Je suis plus au courant de ce qui m’entoure : des nouvelles, du monde arabe. Je trouve ça de plus en plus important d’en savoir plus sur mes ancêtres, sur l’histoire de mes parents et leurs coutumes. Mes parents abordaient souvent le sujet dans la maison familiale – et le font encore aujourd’hui – mais ce n’est que dernièrement que j’ai réellement commencé à assimiler la richesse de mon histoire familiale. Mes parents ont sans doute su qu’en s’établissant au Canada, je gagnerais énormément en expérience, en éducation et en liberté mais que je perdrais un peu côté culture arabe. Rien de plus normal. Je reste très content qu’ils aient pris cette décision avec tout ce que j’ai pu en tirer au fil des ans. Je peux fièrement dire que je suis un Canadien Québécois-Arabe.

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Ma relation avec mes parents n’a pas changée depuis les évènements en Syrie. Nous sommes venus au Canada de l’Arabie Saoudite quand j’étais très jeune, à trois ans et demi. Alors je suis fondamentalement Canadien avec des racines syriennes (ma mère) et jordaniennes (mon père). Quant à elle, ma mère et sa famille ont quitté la Syrie en 1967 et n’a plus de famille directe là-bas. La situation actuelle n’a donc aucune incidence directe, mais l’émeut bien sûr énormément. Ma famille en général est très attristée par ce qui se passe en Syrie. C’est un pays et un peuple incroyables comme le savent tous ceux qui ont eu la chance d’y aller avant le début de la guerre civile. Chez nous, les discussions autour de la culture et la politique du monde arabe ont toujours eu une place de premier plan. Donc, tout ce qui a changé depuis c’est qu’on en parle encore plus.

Le message que je voudrais partager au monde c’est de s’écouter les uns les autres. Le monde a son histoire. Nous sommes tous différents, mais en même temps beaucoup plus semblables qu’on aime le prétendre. »

- Tarek Burgan

العربية

”قريبا“

طارق برقان -